Créé en 1988 à Nantes,
partie prenante du Réseau No Pasaran
qui réunit des groupes similaires dans tout l'hexagone,
le SCALP c'est...
- Section carrément anti-Le Pen. C'est à la misère qu'il faut s'attaquer, pas aux immigré (es) ! Car c'est bien sur le terreau de la misère économique, intellectuelle, affective que germent les graines pourries des xénophobes de tout poil. Que ce soient les gouvernements de droite ou de gauche qui se sont succédé pour attaquer les populations étrangères à coup de lois racistes, que ce soient les beaufs du FN ou les intellos d'extrême droite, c'est le repli sur soi qui est mis en avant. Nous voulons un monde métissé où on serait libre de circuler, un monde où les cultures s'entremêlent.
- Section de contre-attaque au lobby puritain. L'émancipation contre la soumission ! Le droit à l'avortement est menacé, on veut renvoyer les femmes au foyer, l'inégalité salariale homme-femme est généralisée, les homosexuel (les) sont rejeté (es)... Le vieux monde est sexiste et les fondamentalistes, qu'ils soient chrétiens, juifs ou musulmans, font front pour imposer une société fondée sur le pouvoir de l'homme uniquement. Dégagez ! Hors de nos vies !
- Section de contre-attaque au libéralisme et au productivisme. Il n'y a plus de travail, tant mieux ! Car ce qui fait défaut dans nos sociétés, ce n'est pas la production des richesses. Toujours plus, n'importe quoi, pourvu que ça se vende, que ça génocide... Ce qui foire, c'est la répartition des richesses. Travaillons moins, travaillons autrement, sans hiérarchie, ni salaires, ni postes ! Œuvrons tous et toutes à la construction de collectivités égalitaires, respectueuses des choix des individu (e) s. Halte à la dictature des marchés !
- Section de contre-attaque à la passivité. Organisons la riposte ! Il faut (re) créer des lieux d'échanges autonomes, des lieux de vies, de débats, de luttes ; un mouvement embrassant toutes les sensibilités et qui refuse de se soumettre aux "impératifs" financiers et aux fachos de tous bords ; redonner corps à l'esprit critique. À l'image des Zapatistes, prendre ses affaires en main et s'organiser à la base pour imposer d'autres logiques que celle du profit : l'entraide, la tolérance, la convivialité, le respect de l'humain et de l'environnement...
- Section de contre-attaque à la police. Police partout, justice nulle part ! La méthode est toujours la même pour protéger les zones prospères et intégrées des zones déshéritées l'encadrement policier au Nord, militaire au Sud. C'est la forme la plus aiguë du contrôle social. On crie à l'insécurité alors que c'est le système lui-même qui prive les populations de conditions d'existence décentes. L'insécurité, c'est de ne plus avoir de revenus, d'accès à la santé, à l'éducation, au logement, etc... L'insécurité, ce ne sont ni les immigré(e)s ni les pauvres. Jamais par la répression l'État n'obtiendra la paix !
- Section contre l'atome liquidant le Pacifique. Société nucléaire, société policière ! L'armée est une force d'occupation économique et politique. Elle est là pour protéger les intérêts des puissants et nie le droit des peuples à décider de leur avenir. Elle est là pour rendre toujours plus présents les rapports hiérarchiques et autoritaires. Le nucléaire en particulier assure la domination d'un groupe d'États sur d'autres. Le nucléaire, qu'il soit civil ou militaire, détruit l'environnement et prend en otage la communauté planétaire.
Le SCALP est de tous ces combats et de bien d'autres encore.
Agnès
Ce texte est extrait du superbe album Coûts et blessures, 172 pages grand format.